La douleur était indescriptible hier soir lorsque j’ai appris le décès de Maitre Alioune Badara Cissé, tellement le flux des souvenirs qui me lient à ce Grand Monsieur, l’un des hommes des plus éclairés, des plus dignes, des plus courageux de sa génération m’a assailli.
Je l’ai vu pour la première fois en Septembre 2013 au théâtre national National Daniel Sorano lors de la cérémonie de remise du Prix Ragnee qui me distinguait du meilleur défenseur de la diaspora, dont il était le parrain de la cérémonie.
Le 19 janvier 2021 au moment où le doyen des juges formulait mon mandat de dépôt pour « diffusion de fausses nouvelles « alors que je demandais une reddition des comptes des fonds de fiduciaires de l’Union Européennes destinés à la lutte contre l’émigration irrégulière, il était venu me retrouver dans la cave du Palais de justice de Dakar pour me dire : « Bouba tient bon, la première nuit en prison est souvent très pénible ».
La dernière fois qu’on s’est vu, c’était 5 Mai durant le mois de Ramadan, il m’a appelé ce jour pour me dire qu’il allait envoyer son chauffeur me prendre pour que NiouNdogou ensemble (pour qu’on rompt le jeun ensemble).
A table alors qu’on discutait des questions géopolitiques, il est resté un bon moment sans rien dire et quand sa femme lui demanda : Papa tu ne dis plus rien là, il rétorqua : j’adore écouter Tonton Bouba !
Il est très difficile de résumer en quelques lignes les rapports exceptionnels que j’avais avec cet homme multidimensionnel,
Il nous aura marqué par son style de communication souple, précis, généreux et continu.
Il a toujours été le premier défenseur des Sénégalais de l’extérieur, je me rappelle lors des journées de réflexion qu’il avait organisées en 2019 sur la migration irrégulière, il chuchota à l’oreille après mon exposé : « Mon cher Bouba , je ne pouvais pas imaginer que ce dossier était si complexe ! ! !»
Il a toujours été à l’écoute des Sénégalais de l’Extérieur, de plus en plus de demandeurs de solutions alternatives et aujourd’hui le plus bel hommage que nous puissions rendre à cet homme, c’est de nous montrer dignes.
C’est pour cette raison que l’organisation internationale de défense des migrants, « décrète » de manière symbolique trois jours de deuil national au nom de la Diaspora.
Le Sénégal perd un homme de valeur qui mérite un hommage multidimensionnel !
Repose en paix, mon frère ! Digne tu as été en ce bas-monde, digne tu seras pour l’éternité, par la Grâce de Dieu !
Boubacar Sèye
Président HSF
Chercheur en migrations internationales
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